Parmi les tatoueurs/euses, il y a des styles uniques. Des identités fortes. J’ai déjà parlé de mon respect pour elles en intro de l’interview de Mikael de Poissy. Et aujourd’hui, je voudrais parler un peu d’une toute autre identité, mais tout aussi affirmée. L’Andro Gynette développe un univers passionnant et chaque fois percutant. L’idée, c’est d’illustrer une « punch line » ou un mot, par une image décalée. A moins que ce ne soit l’inverse. Illustrer une image par une phrase ou un mot décalé ? Bien souvent les deux. Du court qui en dit long à tous les coups. Je voudrais préciser qu’elle ne fait pas que ça. Certains de ses motifs ne sont pas « sous-titrés ». Mais ce sont ceux accompagnés de mots qui vont occuper cet article. A toi donc d’aller voir le reste (tous les liens en bas de page comme d’habitude).
Du cynisme, de la noirceur, du grave, on en trouve chez l’Andro Gynette, certes. Mais pas seulement. Parfois touchantes, comme cette série de réminiscences de l’enfance, parfois crues, les productions de la jeune femme au crâne rasé déclenchent immanquablement une réaction. Son univers, dont la simplicité apparente n’est qu’un voile posé sur une profondeur qui variera selon l’histoire de son client ou du spectateur, n’est pas dénué d’attaches artistiques. Doubles sens, lectures multiples, ou parfois aussi cinglantes et directes qu’une gifle, les productions s’enchaînent et ne se ressemblent pas.
De La Trahison des Images (plus connu sous le nom « ceci n’est pas une pipe ») de Magritte, au L.H.O.O.Q de Duchamps, en passant par les citations d’Alphonse Allais, et pourquoi pas du Marcel Broothaers (ok on s’éloigne un peu, mais j’y peux rien, le boulot de la demoiselle m’y fait penser), on est plus que jamais ancré dans une imagerie décalée. Pour autant, je n’irais pas jusqu’à dire que l’Andro Gynette tape à la porte du surréalisme, comme les grands noms pré-cités. Au contraire. Si elle leur prend l’audace, le sens de la formule, l’iconographie, elle développe un réalisme parfois (souvent) froid et dur.
Jamais gratuit, mais parfois léger. Jamais facile, mais souvent simple. Jamais banal mais toujours touchant. C’est à coup sûr le genre d’artiste qui te fait dire à chaque publication « mais où va-t-elle chercher toutes ces idées géniales ? ». Je pourrais probablement déblatérer encore longtemps sur son travail car je n’ai certainement pas le talent de la phrase courte, ou du mot cinglant, alors le mieux est encore que je lui cède l’espace pour que tu comprennes bien ce talent.
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