Aujourd’hui, je suis heureux de vous présenter une photographe du sud de la France. Cette photographe, c’est Amandine, une jeune fille pleine de vie et des plus sympathiques, elle nous gratifie de magnifique photos à l’univers chaleureux et parfois surréaliste. On espère que son travail vous plaira autant qu’à nous.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je viens de prendre conscience que je vais devoir parler de moi, je suis décidément pas très douée pour ça! On va commencer au plus simple, je me cache sous le pseudonyme d’Amandine Satomi, bien qu’Amandine soit mon vrai prénom. On me retrouve sous le nom Satomi Photography sur l’interface au pouce bleu. Je suis photographe amateur et passionnée par toutes démarches à but artistique, le tatouage en faisant partie.
Depuis combien de temps es-tu photographe ?
J’ai fait l’acquisition de mon premier reflex en 2009. J’ai toujours été passionnée par la Photographie, je l’ai toujours pratiqué ci ou là, avec l’argentique de ma mère, son boitier sous marin et même ses pellicules diapositives. Je sais que ma passion me vient d’elle. Bébé, j’étais devant son objectif et petit à petit, je suis passée derrière.
Je viens d’une famille modeste et avoir pu m’offrir mon premier reflex grâce à mon premier emploi en 2009 a été le déclenchement de tout ce qui a suivi. Aujourd’hui, même si je la pratique pas autant que je le souhaiterais, c’est une passion dont jamais plus je ne pourrais me passer.
As-tu fait des études dans la photographie ou es-tu autodidacte ?
Je n’ai absolument pas fait d’école de photo. J’y ai songé, j’ai fait des démarches, notamment dans une école marseillaise dont je tairais le nom. Son directeur m’a gentiment confié en voyant mon book, que l’école me ferait pas spécialement « du bien », que j’avais mon emprunte et que j’aurais certainement du mal à me stéréotyper au cadre et aux normes de la Photographie que l’on apprend en école. J’ai pris ça comme un compliment, il m’a évité de gaspiller des milliers d’euros pour pas grand chose, même si au niveau technique j’aurai appris un tas de choses, ça j’en suis persuadée!
Une partie de tes modèles sont tatoués, qu’est-ce qui te plait là-dedans ?
Le tatouage est une forme d’art comme une autre, je suis une touche à tout au niveau artistique, je trouve de l’inspiration ou plutôt ai trouvé de l’inspiration tout au long de ma vie dans les arts. Manier les pinceaux, grattouiller les cordes d’une guitare, chanter dans un groupe de rock, transformer des objets, puis le tattoo est venu naturellement. J’ai grandi avec la culture metal et ce revêtement artistiquement en fait partie. Le tatoueur de ma petite ville natale était un ami d’enfance de mes parents, du coup, j’ai naturellement poussé ses portes le jour de mes 18 ans. Aujourd’hui, ma moitié est aussi tatoueur donc que je le veuille ou non, je baigne un peu dans cette forme artistique. J’emploie beaucoup le terme « d’art » en parlant du tattoo car je le vois vraiment ainsi, une démarche, une symbolique, une emprunte, une esthétique. Si aujourd’hui je pouvais d’un coup de baguette magique bannir la « consommation de tattoo » comme un consomme un Mc Do, j’en serai ravie.
Tu considère Alice comme ta muse, qu’a-t-elle de particulier à tes yeux ?
Ah, Alice ! Ma muse et pas pour rien. Je vais avoir du mal à exprimer clairement en quelques mots, ce que je ressens quand je travaille avec elle. Je la vois comme une relation fusionnelle artistique. Son regard accroche mon objectif comme personne. Nos séances sont calmes, silencieuses, c’est comme des instants touchés par la grâce, elle est là, elle sait pourquoi, je suis là, pour les mêmes raisons, et ça fusionne naturellement.
Je ne suis pas très loquace sur les shootings, je suis tellement « dans mon truc, au bord de l’autisme » que ça pourrait être gênant pour certaines modèles, mais Alice n’a pas besoin d’être guidée et surtout elle me fait confiance. Je ne l’ai pas choisie en tant que muse, elle l’est devenue, ça s’est imposé à moi, comme ça, il n’y a qu’avec elle que je suis à l’aise comme ça et qui m’inspire beaucoup de choses en toute légèreté.
Tu es toi même tatouée, peux-tu nous faire un petit tour d’horizon de tes tatouages et de leur signification ?
Je suis très attachée à la symbolique dans le tatouage. Avoir un tattoo pour avoir un tattoo ne m’intéresse pas, rentrer dans la surenchère ne m’apporte rien, ou pas grand chose, mise à part de l’encre sous la peau mais ce n’est pas avec ça que j’en sortirai plus grandie. Chaque tatouage est une démarche intrinsèque, raconte une histoire, qu’elle soit drôle, intime, heureuse, triste…. A défaut de prendre une toile et des pinceaux, j’ai choisi des encres et des aiguilles (mais à petites doses parce que pour être honnête je suis une vraie douillette !)
Pour faire un petit tour de mes petites oeuvres et leur signification, mon dos représente tout mon côté spirituel, mes aspirations et mes guides de vie (Torii, ohm, colombes, Kanji, petite fille méditant sur son lotus…) je voudrais le terminer, je n’ai jamais pris le temps. Je voudrais y rajouter Bouddha, inévitablement il viendra se greffer quelque part. Sur chacun de mes pieds j’ai une partie d’un papillon. A l’intérieur des ailes, des ombres forment deux visages, qui, une fois mes pieds collés, s’embrassent et le papillon ne forme plus qu’un. C’est un tatouage un peu familial. Mon papa a un papillon sur la poitrine avec le nom de mon frère et moi. J’ai voulu lui rendre hommage en rendant cela un peu plus subtil. Les visages représentent donc mes parents. Sur le flan, un truc bien bateau, mais je ne comptait pas me priver parce que connu et reconnu, mais j’ai pris les empruntes de mes bouledogues français (j’en ai 3: le papa, la maman et leur bébé) et je me les suis tatouer, du coup, toutes sont différentes.
Sur mes clavicules, j’ai des geishas et des fleurs de cerisiers (je suis assez adepte de la symétrie, ici comme sur les pieds, le dos ou les cuisses). C’est un tatouage qui me tenait à coeur car la geisha m’a longtemps inspirée, elle représente la femme des arts, celle que l’on désire et que l’on respecte. C’est l’idéal que je me fais d’une femme, dans le respect de sa culture et ses traditions nippones (je suis une grande grande fan du japon ancestral).
En rentrant d’un Road trip en voiture où nous sommes allés de Marseille en Bosnie-Herzégovine en passant par Venise, la Slovénie et la Croatie, où j’ai servi de piètre co-pilote, pour rire, j’ai dit à ma moitié « en rentrant, tu me tatoueras une boussole sur le poignet ça m’aidera à m’orienter », du coup je me suis fait faire une rose des vents dès notre retour, en souvenir.
Enfin, sur mes cuisses, sur l’une siège une belle hirondelle en plein envol entrelacée dans un cordage et une ancre marine. Je me suis fait tatouer cette symbolique des marins qui me tient particulièrement à coeur en bonne marseillaise, à la suite de l’acquisition d’un bateau dans la famille, je me suis prise soudainement pour le capitaine ! Sur l’autre, est représentée l’une des pièces qui me tient sans doute le plus à coeur, la mort de mon meilleur ami symbolisée par une rose rouge vive et piquante et une rose violette fanée entrelacée d’un cadenas relié à une clef dont l’embout forme un « G », l’initiale de son prénom.
Qu’est-ce qui te plait dans le tatouage, est-ce un moyen d’affirmer ta différence et d’exposer ton côté artiste au grand jour ?
C’est réellement l’intention qui me plait dans le tattoo, la démarche de création, la relation de confiance avec le tatoueur, c’est véritablement une oeuvre qui est pensée, imaginée, qui prend vit et forme en moi, je trouve la démarche juste fabuleuse. Je serai moins douillette, j’en aurai déjà beaucoup plus car je suis particulièrement sensible à la douleur, j’ai un seuil de tolérance qui, avec les années, régresse j’ai l’impression. Affirmer ma différence, je ne dirais pas ça, parce que je pense que l’on a pas besoin de ça pour se différencier, mais élever mon côté artiste et l’assumer oui, certainement un peu plus.
As-tu déjà d’autres projets de tatouages en tête ?
Je voudrais réellement pouvoir me faire mon bras tout entier, c’est prévu depuis des lustres, mais je recule l’échéance. Parce que je sais qu’une fois lancée, je ne pourrais pas m’arrêter en cours, douleur ou non, il faudra que j’aille jusqu’au bout. Je voudrais bien terminer mon dos aussi dans une ambiance japonisante, bouddhiste etc… Et mon bras je le verrais plus en new school, un boitier photo, des roses, des visages de femmes, la dualité, des couronnes de fleurs, beaucoup de nuances de gris et des notes pastels par ci par là.
Retour à la photo, comment décrirai-tu ton style ?
(Je tiens à te dire merci parce qu’en une seul interview je parle de deux réelles choses qui me passionnent le tatouage et surtout la photo, je suis ravie!)
Ce que j’aime par dessus tout en photo, c’est transgresser les règles établies. Du coup, je m’inspire beaucoup de l’univers onirique, mais aussi philosophique, spirituel ou encore l’histoire de l’art. De grands tableaux m’ont inspiré des clichés; des sensations, des émotions m’ont poussée à réaliser certains autres. Même dans le travail de post-production j’aime travailler la variation de courbes dans des couleurs un peu pastel, parfois brumeux, pour ramener une nouvelle fois à cette onirisme qui me fascine tant, ça laisse aussi planer un air d’inconscient. La Photographie est ma self-therapy, j’y met tout ce que j’ai, surtout dans mes auto-portraits: mes peurs, mes angoisses, mes joies, mes peines, mes envies…
Quand je dois sublimer les autres, j’y prends tout autant de plaisir, celui-ci est différent, mais tout aussi intéressant, surtout de par les relations humaines qui se créent autour d’un projet.
Te fais-tu assister pour tes shoots ?
Jamais, ou très rarement, notamment lorsque je travaille avec ma styliste fétiche de Rockn Dream, elle m’aide à habiller les modèles, les coiffer, m’assiste quand je suis l’oeil derrière mon boitier, mais sinon je n’ai jamais eu l’occasion de travailler avec une équipe, je ne sais pas ce que c’est et comme je ne sais pas ce que je rate, je ne suis pas spécialement demandeuse. Peut-être que le jour où j’y aurai goûté, je ne voudrais plus m’en passer 😉
Un message pour nos lecteurs ?
Le tatouage n’étant pas un produit de consommation, faites vous plaisir en choisissant un artiste dont le style vous plait, quitte à en payer le prix. Laissez aller votre imagination, on peut faire tellement de belles choses avec un peu de cet ingrédient, autant au niveau tatouage qu’à tous les niveaux artistiques. Merci aux lecteurs d’avoir parcouru mes lignes, parce que finalement il y en a pas mal! (J’ai mis 3 jours à répondre à cet interview, je l’ai fait au mieux pour vous satisfaire 😀 )
Un Big Up à toute l’équipe de Inkage!
Quelques photos réalisées par Amandine
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Un grand merci à Amandine ! Retrouvez le reste de son travail sur son facebook ainsi que sur son site.
Merci beaucoup à toute l’équipe Inkage pour cet échange plus que sympathique! 🙂
Un article super intéressant, on regrette juste les multiples fautes de langue.