Notre histoire commence il a y plus de deux siècles lorsque de nombreux navigateurs européens en majorité britanniques débarquaient dans les îles du pacifique. Ils y découvrir un peuple qui pratiquait l’art du tatouage depuis plusieurs générations, chaque île avait sa culture et cela se reflétait dans leurs tatouages qui avaient des motifs différents de ceux des autres îles. Ainsi, sur l’île de Tahiti, une femme pouvait avoir les fesses entièrement tatouées de noir lorsqu’elle avait atteint l’âge de la maturité sexuelle.

A Bornéo, les populations locales se faisaient un œil dans la paume de la main symbolisant un guide spirituel qui les guidera jusqu’à leur prochaine vie. A Hawaï, ont se faisait tatouer trois points sur la langue en signe de deuil. Il y avait autant de coutumes différentes qu’il y avait d’îles. Les tatouages faisaient partie de la vie de ces populations, certains étaient purement décoratifs, d’autres étaient des symboles guerriers servant à intimider les adversaires et d’autres encore servaient à marquer le passage de rite initiatique.

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Les Britanniques découvraient également la coutume du « moko« . Le moko est un tatouage facial arboré uniquement par les Maori de haut rang (les chefs de tribu, les grands guerriers, etc.). Celui-ci était formé de spirales et de traits et avait énormément de signification car selon leur emplacement sur le visage, il pouvait indiquer le statut social, les origines familiales, la profession, des informations sur le mariage, bref, cela était une véritable carte d’identité. Les chefs Maori étaient même capables de redessiner de mémoire leur moko pour s’en servir comme signature.

Chez les Maori, la tête était considérée comme la partie la plus sacrée du corps, les têtes tatouées des guerriers morts au combat étaient momifiées, ainsi, selon les croyances Maori,elles pouvaient conserver leur esprit, elles étaient ensuite exposées au peuple qui les vénérait ; lorsque l’âme du guerrier était considérée comme libérée par le peuple Maori, la tête était enterrée.

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Une tête Maori exposé dans un musée

Mais une mode stupide fit sont apparition en Europe: des collectionneurs se disputèrent des têtes tatouées de guerriers Maori, cela déclencha un véritable commerce, les Maori commencèrent à échanger les têtes contre de l’alcool ou des armes, les tribus finirent par ne plus exposer les têtes de leurs guerrier par peur de se les faire voler ou vendre, du coup, pour satisfaire la demande, un véritable carnage fut orchestré, des esclaves furent tatoués de force puis décapités une fois leur cicatrisation terminée, les Maori infligèrent le même sort à leurs ennemis pour satisfaire la demande. C’est ainsi que la tradition du tatouage facial prit fin à cette époque, devenue trop risquée.

Des centaines de têtes se retrouvèrent dans les mains des collectionneurs européens, le plus célèbre,Horatio Gordon Robley, en posséda jusqu’à 35.

C’est finalement en 1831 que le gouvernement anglais promulgua une loi interdisant l’importation de têtes humaines mettant fin à 11 ans de massacre. Les têtes se retrouvèrent au fur et à mesure dans les différents musées occidentaux et exposées pendant presque deux siècles au vu de tous.

Mais en 1990, les Maoris réclamèrent qu’on leur rende les têtes de leurs ancêtres et il aura fallu attendre 2012 pour que l’état rende la totalité des têtes aux peuples Maori.

A propos de l'auteur

Graphiste et Webmaster de profession, c'est fin 2012 que je décidais de lier mes passions pour le tatouage et l'informatique en créant inkage.fr. Retrouvez moi sur Google plus

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