Voici une actualité, liée à ce dont nous parlions il y a quelques temps à propos du maire d’Osaka contrôlant les tatouages des employés municipaux. Il y a peu, j’ai parlé à nouveau de la situation, encore compliquée des tatouages dans la société japonaise. C’est un problème complexe qui ne peut se traiter en quelques articles, et qu’il est difficile de bien saisir lorsque l’on n’est pas familier de la culture nippone. Néanmoins, il me semble intéressant de diffuser cette information (certes je suis influencé par le fait que j’habite Osaka, mais d’un point de vue plus large, sur la tolérance qui s’accentue envers les tatoués, cette histoire me semble donner du positif). Car si le tatouage continue d’être mis à l’index par beaucoup de personnes, et pas seulement au Japon, ceux qui s’opposent à ces injustices nous montrent qu’il est important de défendre sa liberté.

Notre « héros » du jour n’est pas tatoué, mais son combat sert tout le monde. Encrés ou non. Voici ma traduction de l’article (vous trouverez le lien vers l’article en anglais en bas de page si vous préférez, je n’ai pas la prétention d’être traducteur…)

« Un tribunal a jugé mercredi que l’enquête de 2012 du bureau municipal d’Osaka visant à déterminer si ses travailleurs avaient des tatouages, était illégale pour des raisons de confidentialité et a invalidé la peine à l’encontre d’un employé qui avait refusé de soumettre un document de cette procédure.

Dans un procès intenté par Tadasu Yasuda, un travailleur de 56 ans dans la division des transports de la municipalité, le tribunal de la préfecture d’Osaka a également invalidé son transfert à un autre poste et a ordonné à la ville de lui payer ¥ 1,100,000 en compensation (environ 7 500 euros).

« Que les gens aient un tatouage ou non tombe dans la catégorie de l’information portant un risque de discrimination provoquant, qui comprend tout ce qui est interdit en vertu d’un arrêté municipal pour la protection de la vie privée », a déclaré le juge président Kenji Nakagaito en jugeant illégale l’enquête.

Sur instruction du maire d’Osaka Toru Hashimoto, en mai 2012, la municipalité a demandé à environ 33 000 employés s’ils avaient des tatouages, les obligeant à répondre par écrit pour ceux ayant des tatouages visibles tels que sur les mains ou le cou, et sur une base volontaire pour ceux en ayant sur d’autres zones, suite a un incident au cours duquel un employé municipal avait montré son tatouage aux enfants dans un centre de bien-être.

Le plaignant, Monsieur Yasuda avait la confirmation de son patron comme quoi il ne portait aucun tatouage, mais n’a pas présenté un des documents requis à la municipalité et avait reçu une réprimande en Août 2012. Après avoir porté l’affaire à la cour en Octobre, il avait été poussé par son patron à « laisser tomber le costume », ce qu’il avait refusé, et avait alors été transféré de son poste de conducteur à un poste d’employé de bureau.

« Le juge a reconnu l’enquête caduque », a déclaré Yasuda dans une conférence de presse après la décision. « Mes collègues m’ont soutenu. J’espère reprendre le travail en tant que conducteur « .

Il a également souligné la nécessité de résister à de telles vérifications dans les affaires personnelles.

L’enquête concernant les tatouages a abouti à 114 employés déclarant leurs tatouages et six refusant de répondre.

Le gouvernement municipal continue de vérifier la présence de tatouages sur les zones du corps visibles lors du recrutement de nouveaux employés depuis 2013. »

Article original (en anglais) sur « The Japan Times » ici.

Et vous ? Vous iriez au tribunal au risque de perdre votre emploi pour un tatouage que vous n’avez pas ? Moi j’applaudis cet homme qui s’est insurgé contre la discrimination, dans un pays où tenir tête à la hiérarchie est le crime de lèse-majesté ultime.

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