Le tatouage est un art et celui-ci a un prix, Tim Steiner, un suisse de 35 ans l’a bien compris. En effet, Tim a un tatouage dans tout le dos représentant une madone surmontée d’une tête de mort qu’il a vendu 150 000€.Tout commence en 2006. A l’époque, Tim cherche à se faire tatouer et rencontre l’artiste conceptuel belge Wim Delvoye, celui-ci lui présente un tatouage réalisé sur une peau de porc qui servira de modèle.

Contrairement à un tatouage classique où le tatoué choisit le motif qui lui sera gravé sur la peau, notre artiste impose sa création à Tim. En effet, le tatouage doit être une œuvre de Wim Delvoye et rien d’autre, Tim accepte après quelques légères modifications apportées au dessin.Tim passa alors 35h sous l’aiguille pour voir son dos se transformer en une oeuvre d’art et comme toute œuvre d’art qui se respecte, elle fut signée par son auteur sur la fesse gauche de Tim. Wim appela son oeuvre : Tim, 2006.

Tim lors de l’exposition Wim Delvoye au Louvre

C’est en 2008 que l’oeuvre est vendue à un collectionneur allemand pour 150 000€, la somme fut partagée en trois parts entre Tim, Wim et la galerie qui a mis en place cette transaction.

Pour ce prix là, l’acheteur peut profiter de son œuvre directement sur son porteur 3 à 4 semaines par an, il peut ainsi faire exposer Tim et son tatouage dans n’importe quel musée, galerie, foire ou tout autre évènement.

Tim doit alors faire preuve de patience, il se dénude et s’expose de dos immobile pendant des heures aux regards des visiteurs. Pour se protéger des remarques assassines et autres commentaires des visiteurs, il s’équipe d’un MP3 et même si il n’a jamais craqué en public il explique qu’intérieurement «c’est la tempête».Mais c’est en novembre 2011 que  l’expérience un autre tournant. A l’autre bout du monde, en Tasmanie, un musée  lui propose de poser pour une longue durée, pas moins de 4 mois.

Tim accepte et pose immobile plusieurs heures par jour, l’expérience est des plus difficiles et Tim avoue s’effondrer dès qu’il rentre chez lui.  Mais le musée finira par lui proposer de jouer les guides. Tim accepte et ce fut une révélation, il prit son rôle très au sérieux et devint un véritable showman pour les visiteurs.Mais cette démarche unique jusqu’à présent dans le monde de l’art pose question car comme pour une oeuvre d’art classique, notre acheteur peut revendre ou léguer son achat.

Mais là où la démarche va encore plus loin, c’est que dans le contrat il est stipulé qu’à la mort de Tim, son tatouage lui sera retiré chirurgicalement pour permettre à l’acheteur de le conserver, tout cela pose donc de nombreuses questions d’éthique. Et vous, seriez-vous prêt à vendre votre peau pour une grosse somme d’argent ?

A propos de l'auteur

Graphiste et Webmaster de profession, c'est fin 2012 que je décidais de lier mes passions pour le tatouage et l'informatique en créant inkage.fr. Retrouvez moi sur Google plus

Articles similaires

2 Réponses

  1. Vincent Poirier

    Je trouve que cela ressemble beaucoup à un livre de Eric-Emmanuel Schmitt: Lorsque j’étais une oeuvre d’art…

    Répondre
  2. bibish

    Juste une petite remarque, TIM dans 50 ans aura simplement perdu 25 000 euro (ou +)…
    Parce qu’au lieu de bosser comme tout le monde, il est obligé de poser 1 mois chaque année pour être exposé…donc il perd 1 mois de salaire chaque année où il sera utilisé par son propriétaire comme un objet (parce qu’il n’y a pas d’autre mots pour définir cela…disposer de quelqu’un jusqu’à sa mort c’est de l’esclavage…) avant de finir dépecé à la fin de sa vie..
    SUPER IDÉE !
    Non…les seuls gagnants sont le musée et l’artiste qui a trouvé un bon pigeon qui lui a rapporté 1500€ de l’heure quand même 🙂 !

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.