Cher GQ,

Tu ne me connais pas, et avant cette fin de semaine, je ne te connaissais pas non plus. De nom tout au plus. J’ai toujours trouvé la presse féminine pour homme peu attractive. J’aurais beaucoup aimé continuer à t’ignorer, mais voilà, tu as publié un… papier, qui m’a froissé.

Je ne suis pas du genre râleur, procédurier, fouineur, pour pas dire chercheur de merde. Non. Mais j’estime que si on décide de parler d’un sujet en particulier, il faut une motivation légèrement supérieure à celle d’obtenir des clics. Vois-tu, nous, sur inkage, on parle de tatouage. Pas de mode, pas de tendances, pas de trucs pour les hommes. Juste du tatouage. Si jamais l’envie me prenait tout à coup d’écrire sur un sujet proche de la ligne éditoriale (quelle qu’elle soit), de GQ, je prendrais probablement le temps de tenter d’éviter de dire trop de banalités. Je lirais peut-être quelques sites spécialisés sur le sujet, pourquoi pas écouterais quelques interviews des acteurs majeurs du domaine, prendrais le temps de parcourir des vidéos sur youtube à défaut de podcast de radio… Bref, je devrais sûrement bosser un peu, je sais c’est dur.

Moi ça va, j’ai de la chance, j’écris des articles pour mon plaisir, je ne gagne pas d’argent dessus, et je parle de ce qui me passionne, alors du coup je reste sur le sujet que je connais… En plus je peux parler en mon nom, utiliser « je » et « je pense que » et signer mes articles. Alors pourquoi ? Pourquoi as-tu décidé de rédiger cet article titré « Peut-on rester stylé en étant tatoué ? » et surtout pourquoi avoir choisi de ne le remplir qu’avec du vide ? Est-ce parce qu’à la veille de l’ouverture du Mondial du Tatouage, c’était LE sujet à couvrir vite et bien ? Parce que tout organe de « presse » a son interview de tatoueur à la mode ces jours-ci ?

Vois-tu, le problème c’est que le tatouage, c’est pas le marché aux puces de mémé, ou la fête à la saucisse de pétaouchnoque-les-eaux. C’est un domaine animé par une communauté de passionnés, de professionnels et d’artistes. C’est une discipline qui a longtemps été montrée du doigt, et que maintenant, tout le monde voudrait comme meilleure amie.

Alors soit tu n’aimes pas le tatouage, ce qui est ton droit le plus strict, et tu as 2 solutions : tu n’en parles pas, ou tu fais un article qui explique pourquoi le tatouage c’est le mal. Soit tu aimes ça, ou au moins respecte ça, et tu travailles un peu ton sujet. Parce que commencer par un vague « oui oui c’est stylé… (Bien obligé vu les récentes démonstrations de Marco Manzo)… maiiiiiiis…. » là, on va plus être copains. Alors reprenons un peu tes propres mots…

« GQ vous donne 2 ou 3 conseils pour rester fier de vos tatoos. »

bon bah au moins dès le chapeau tu poses les bases… si on en a un, il va falloir en rester fiers, et pour ça faire appelle à des astuces… Tu considères donc visiblement que la majorité des tatoués ont une propension nette au regret. J’ai le plaisir de t’annoncer, qu’en fait, c’est le contraire, s’il existe les regrets de certains, il y a surtout la fierté de tous les autres. D’ailleurs, ceux qui regrettent ne regrettent en général pas le tatouage en lui même, mais leur choix de motif, ce qui est bien différent et n’engage en rien la fierté ou la honte du tatouage en tant que tel.

Au passage, il va te falloir choisir entre « tatouage » en français, ou « tattoo » avec 3t et 2o… Même mon correcteur word le sait… le Tatoo, ça envoyait juste des messages dans les années 90, période de laquelle tu n’es pas sorti visiblement, en ce qui concerne le tatouage… Il y a bien le tatou aussi mais on s’éloigne je pense…

« Nous ne sommes également pas loin de croire que plus il y a de tatouages sur un seul corps, plus la personne a de chance d’assurer la cohérence de son style. A contrario, nous pensons fermement qu’un petit ziguigui quelque part – un tribale, vos initiales, ou quoique ce soit d’aussi anodin – n’est pas nécessaire, voire totalement dispensable. »

Bon. Premier paragraphe, ça y est, on y est. Ici tu nous explique donc que, un mec lourdement tatoué, encore, ça va parce que c’est cohérent (toujours si on considère que le seul intérêt à un tatouage est le style on est d’accord ? Ce qui est évidemment ta plus grosse ânerie ici). Mais un petit tatouage est inutile. Tu seras ravi d’apprendre que sans le savoir, visiblement, tu soulèves ici une question intéressante, et qui est celle de la valeur d’un tatouage. J’ai moi même un peu réfléchis à la question, et j’ai même organisé un sondage dans la communauté de tatoués que j’ai à ma disposition sur le net, et il est ressorti clairement que la valeur du tatouage était déterminée en priorité par sa symbolique, son rapport au tatoué. Car oui, le tatouage est posé sur quelqu’un, juste au cas où tu ne le savais pas. C’est la démarche de s’encrer, de donner à son corps une marque unique et personnelle pour toujours qui fait la valeur du tatouage. Pas sa taille. On ne te l’as jamais dit que c’est pas la taille qui compte ? Pour un magazine masculin, ça devrait pourtant être la base…

Alors dis moi maintenant, si il faut être lourdement encré pour que ça pète, où tu places le curseur ? Est-ce un pourcentage de couverture de peau ? Un temps de travail du tatoueur ? Un prix peut-être ? Non, que je sache quoi, parce que j’y suis peut-être bientôt !

 Le tatouage est d’abord tourné vers son support. Il n’est pas dehors, il est dedans, même physiquement. Ce n’est pas parce que tu le vois, toi, de dehors, qu’il est pour toi. Tu le vois comme une bulle d’air coincée sous la banquise, c’est pas pour autant que tu peux la respirer. Si tu ne penses le tatouage que comme une image donnée aux autres, ce que je comprends vu ton caractère de magazine « tendance », je te le dis, tu ne parles pas de tatouage. Garde donc ton jugement de valeur sur des initiales et apprends à écrire « tribal » au masculin. Et nous, parlons plutôt de ton idée sur l’emplacement…

 « Puisque certains d’entre vous franchiront le cap malgré nos réticences, tâchons de limiter les dégâts. »

Genre, « puisque toute notre sagesse ne suffira pas, nous allons encore vous jeter une bouée à la mer car nous sommes les Bergers et vous acclamez Notre Nom »… Alors je cite pas tout, mais après ça tu expliques que le mieux reste le dos… et pourquoi ? Bah parce que le torse déjà : « Notre premier réflexe aurait été la poitrine si ce n’était le risque de saturer de le voir (à l’envers) à chaque sortie de douche dans le reflet du miroir de la salle de bain » bah oui, le voir c’est donc forcément saturer. Comme toi le matin dans ton miroir, tu dois en avoir ras le bol de contempler le même sourire, je peux comprendre… donc le dos parce que… « Nous vous préconisons donc l’omoplate ou l’épaule, faciles à cacher. » Je ne rêve pas, tu viens bien de dire que c’est facile à cacher A NOTRE PROPRE REGARD. Donc, pour le dire clairement, un bon tatouage est un tatouage qu’on peut fuir, et dont il vaut mieux avoir conscience que, tôt ou tard, on en aura honte. Joli ! Je l’aurais pas tentée moi celle-là.

Alors quand même, je voudrais signaler en passant, que la question de l’emplacement est centrale dans le tatouage. Personnellement, (moi, je, bibi) je pense que c’est même l’un des éléments qui lui donne son identité artistique, et que c’est en expliquant aux gens à quel point le tatouage est une harmonie du corps qu’on va leur faire comprendre ce qu’est le tatouage. Leur dire que ces enjeux de placement, réfléchis depuis des milliers d’années, et hissés en traditions dans le tatouage japonais par exemple, ou magnifiés aujourd’hui par des tatoueurs qui pensent le mouvement du corps pour donner le mouvement du motif, c’est ça qui fait que le tatouage n’est ni de la peinture, ni du « flocage de mec », mais bien un Art en soi. L’impact d’un bon placement sur le corps peut tout changer. Moi même je porte mon motif dorsal à cet emplacement pour des raisons très précises, et pas pour le dérober à mon regard en sortie de douche. C’est accorder tellement peu de crédit aux raisons qui nous font nous encrer que j’enrage de lire ce genre de bêtises.

« Quel est le premier tatouage qui a marqué l’histoire du cinéma ?

Si l’art du tatouage est très ancien, la technique moderne, inventée par l’Américain Samuel O’Reilly, – qui n’a fait qu’adapter le stylo électrique de Thomas Edison – est à peine plus vieille que l’invention du cinéma. »

« Vite vite ! De la culture !!! Il nous faut un Art bien établi pour pas avoir l’air trop niais, vu que, jusque là, en 2 paragraphes on a déjà enquillé les joyeusetés. Le cinoche, ça au moins c’est du sérieux. Allez hop hop hop une recherche Google, et c’est dans le sac, 15 lignes de pure culture, l’honneur est sauf ! » Bon, moi j’ai pas vu le rapport avec le reste de l’article mais bon… au moins on a casé que O’Reilly n’avait rien de génial et qu’il n’a fait qu’utiliser un truc déjà existant -le con-…

« Que faire de ses vieux tatouages ? »

Je pense que là tu t’es trompé de mot, tu voulais dire « chaussettes » non ? Parce que si t’es pas au courant, je vais le répéter, le tatouage, fait corps avec quelqu’un. Donc un vieux tatouage est sur un vieux quelqu’un. Du coup, pas sûr qu’on veuille s’en débarrasser. Car oui, tu sais, un motif n’est pas juste là pour témoigner d’un truc qu’on a aimé vite fait 5 minutes. Il est aussi là, parfois, pour servir de béquille, de tuteur, de piqûre de rappel pour porter les valeurs que l’on veut appliquer dans sa vie. Il n’est pas toujours tourné vers le passé mais souvent aussi vers l’avenir, puisqu’on va l’avoir pour toujours. Nous aider à devenir celui ou celle que l’on veut être.

J’ai l’impression de t’apprendre que les tatoués savent aussi réfléchir et sont pas juste des acheteurs compulsifs de T-shirts, bijoux, pommeaux de levier de vitesse, magazines…

 Et dans le cas d’un regret de tatouage, ce qui, effectivement existe, car nous sommes des humains, alors on peut parler sérieusement de solutions. Alors… je cherche dans tes lignes… tu vas forcément parler du prix du laser, donner des adresses, un numéro de téléphone d’urgence, pourquoi pas reprendre l’info qui buzz en ce moment sur la crème qui effacera les tatouages sans douleur… c’est pas ce qui manque comme possibilité de faire un dernier paragraphe documenté et utile…

Ah… bein non… Tu vas en rester à l’anecdote Johnny Depp, plus facilement trouvable dans tes sources à portée de main… y a bien toujours un closer aux toilettes non ? Donc, à cours de temps, et probablement en retard pour ton déjeuner avec les collègues, tu nous as fièrement proposé de nous moquer de nous-même et de notre tatouage, il ne nous reste plus que ça. Mais, heureusement, en bon spécialiste du vieillissement de l’encre, tu nous informes dans une ultime phrase magique que : « Dans 20 ans, l’encre aura passé, ça aura l’air d’une tâche de naissance. » Pertinent. Tu es donc le seul à avoir raté ces photos de retraités badass qui font le tour de la toile depuis des mois et qui prouvent, maintenant qu’on a des générations avec suffisamment de recul, que le tatouage vieillit aussi bien que son support. Nous espérons tous, ici bas, dans le caniveau près duquel tu marche et qui s’appelle le monde du tatouage, nous espérons tous que cela mettra fin, petit à petit à cette question stupide qu’on  nous pose 50 fois par semaine sur la tronche de nos tatouages dans 50 ans…

Par contre visiblement, ça ne va pas nous aider contre les articles qui veulent profiter de nos événements importants pour nous cracher à la gueule. Si j’étais une seiche, c’est moi qui te cracherais à la figure GQ, et je te cracherais de l’encre, ça remplira peut-être ton stylo.

Pas très amicalement,

Ondori.

A propos de l'auteur

Passionné par le tatouage, la photo, et l’image en général, cet expatrié au Japon, diplômé d’Arts Plastiques repenti aime regarder le monde. Vous pouvez également retrouver ses articles tatouages sur son blog personnel Le Support et l'Encre son Instagram ou suivez-le sur Facebook pour toujours plus de tatouages

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8 Réponses

  1. Anaïs

    Sacrée déculottée! Finalement je suis contente que des articles aussi moisis existent, ça permet de lire quelque chose qui a du sens par la suite. 🙂

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  2. Loomi

    excellemment bien écrit et la phrase de fin est juste parfaite; je vais aller lire cet article maintenant et vu ce que j’ai vu ici, j’ai peur de ce qui m’attend…

    sinon le passage qui m’a faite le plus bondir, c’est le fameux « que faire de ces vieux tatouages ? » rien qu’avec cette phrase, on peut voir que la personne qui a écrit cet conner… article, ne voit le tatouage que comme une mode, un truc qu’on fait « pour être tendance » et rien d’autre…. un seul mot me vient à l’esprit en ce moment: Pathétique…

    sinon, j’ai trouvé cette petite phrase il n’y a pas longtemps et je trouve qu’elle tombe à pic

    « Qui sait qu’il ne sait rien, est un habile homme quand il sait se taire ». Axel Oxenstiern

    en tout cas bien envoyer Ondori 😀

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  3. Loomi

    je viens de lire l’article, c’est encore pire que ce à quoi je m’attendais; j’ai été choquée par leur  » Puisque certains d’entre vous franchiront le cap malgré nos réticences » malgré leurs réticences ?! je rêve où ils ont un égo surdimensionné au point de croire qu’ils ont leur mot à dire sur ce que nous faisons de notre corps ?
    http://welikeit.fr/wp-content/uploads/2014/05/tumblr_inline_n2dxf8H0NS1qkyfep.gif
    (moi en lisant l’article et ses « précieux » (ahah) conseils)
    sont-ils seulement au courant qu’on ne donne pas de conseils sur un sujet dont on ignore tout ?
    le melon qu’ils ont c’est hallucinant !!! 😮

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  4. Camille

    Salut Ondori,

    Tout comme toi j’ai été édifié par l’article de GQ. Cependant, ne perd pas de vue que c’est un article qui profite d’un évènement majeur dans l’univers du tatouage pour faire son buzz. N’oublie pas également qu’on demande aux articles de GQ de rapporter du fric comme tout magazine, et quelle est la manière la plus simple d’attirer des vues, si ce n’est de critiquer ouvertement et sans fondement avec des expressions choquantes ?

    Le magasine GQ veut (selon moi) donner une image complétement hyper-bolée d’homme stylés, chics, élégants ne produisant jamais de fautes de goût ou d’erreurs de style. Alors, voilà le style de l’article colle bien au magazine…

    Cet article est juste la conséquence d’une directive donnée à un pauvre stagiaire rédacteur de chez GQ qui voulait bien faire.

    Ça me déçoit un peu de te voir réagir avec des phrases comme « Pas très amicalement », c’est un peu à la hauteur du stagiaire de chez GQ si tu vois ce que je veux dire. Selon moi, les gens qui font partis du monde du tatouage sont bien au dessus des questions et des buzz créés autour de leurs passions. Pour faire cours, vivons donc heureusement, sans haïr ceux qui nous haïssent (Bouddha).

    Bref, j’adore tout de même ce blog, même si je ne suis pas tatoué (pour l’instant). Continuez à faire du bon boulot, et laissez faire les autres 🙂

    Très amicalement,
    Camille.

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    • Ondori

      Salut Camille, merci pour ton commentaire, et désolé de te décevoir. Mais tu sais, on est tous humains et on a droit à nos coups de sang. Je suis très conscient de ce que tu dis, d’ailleurs je le dis aussi dans l’article…

      Mais pour autant, j’ai pensé qu’il pouvait sortir de cet article miteux quelque chose de positif pour nous, avec un survol de points importants que GQ a manqué dans sa…réflexion… J’ai donc décidé d’écrire ce qui m’avait énervé. J’ai ensuite hésité entre le publier ici ou sur mon propre blog, ou même à ne pas le publier… Mais Quentin et moi avons décidé qu’il était légitime pour nous d’exprimer ce qu’on avait ressenti en lisant ces mots. Ça n’engage évidemment que moi, et c’est pour ça que j’utilise « je » et que je signe.

      Et quand je dis « pas très amicalement », c’est loin de la « haine » dont tu parles. Puis bon… Bouddha ça va, je le connais bien vu là où j’habite 😉
      Pour finir, je dirais que, que ce soit un stagiaire ou non ne m’intéresse pas. Il n’y a pas de nom, c’est GQ qui prend la décision de publier ça. Je ne m’adresse pas à l’auteur, mais à GQ.

      Voilà, j’espère que tu comprendras que non, les tatoués ne sont pas toujours « au dessus » des autres, je lis 50 articles de ce genre par semaine (c’est vrai) celui là a juste été la goutte d’eau et j’ai eu envie d’y répondre de manière symbolique… Après tout, nous aussi on peut se fâcher… peut-être même que c’est plutôt nous qu’il ne vaut mieux pas fâcher… sans vouloir tomber dans les clichés…

      Merci pour ton avis en tout cas.

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  5. Maided

    Amen, excellent réponse à ce mag (devrais je dire ce type de mag) qui ne voit que par le hype du moment et qui n’a d’autre intérêt que son portefeuille.
    Malheureusement, ce genre d’article tout aussi stupide qu’écrit avec les pieds (palmés bien manucurées bien sur faut pas de faute de goût) pullulent dans la presse ou sur le net.

    Ce que je trouve le plus dommageable au delà de l’image renvoyée des tatoués ou des artistes, c’est que ce genre de magasines renvoient une image ‘mode tatouage’.
    On en parle parce que c’est ‘à la mode’, parce que c’est hype mais pas parce que pour certains c’est une passion ou une envie de faire passer un message.
    On ne dit pas (dans ces magasines) que non, faire un tatouage ce n’est pas écrire en lettre script super déliée le nom de son poisson rouge « qui est mort et qu’on est vachement triste » ou la phrase « qu’on à trop super kiffé » ou avoir le même pissenlit que ça copine à fait « parce qu’on est super BFF à mort ».
    Après, en effet, si on se fait tatouer pour ce type de raison, il est sur qu’on va regretter son tatouage à un moment ou à un autre.
    A aucun moment on ne parle de choix personnel, de choix de vie parce qu’on vit, on montre et on est fier de son tatouage pour sa signification et sa réalisation. A aucun moment ils ne disent (GQ and co) que le tatouage est un art à part entière.

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