Salut les dermographophiles ! Aujourd’hui je veux prendre le temps de mettre en lumière quelques artistes absolument majeurs de ma belle région du Kansai ! Le Kansai, en 2 mots, est une région de l’ouest du Japon, regroupant notamment les villes d’Osaka, Kyoto, Kobe, Nara etc… Je vais aujourd’hui utiliser l’acception large qu’on en fait en y incluant Nagoya et Hiroshima, qui ne sont plus considérées officiellement comme partie prenante de la région, mais qui l’ont longtemps été. C’est ici que je vis depuis 5 ans, et mon cœur bat au rythme de l’accent si particulier de la langue utilisée ici.

Mais sans plus de préambule géographique, plongeons nous au cœur du travail de ces artistes triés sur le volet par mes soins. Ce que je veux démontrer, hormis l’extraordinaire étendue du talent qui fleurit ici, c’est aussi le visage actuel du tatouage japonais. Trop souvent réduit au traditionnel et au tebori (qui garde une importance majeure au Japon), le tatouage nippon est aussi un tatouage qui a su évoluer et garder une identité forte, tout en développant des notes modernes. Les artistes que je vais présenter travaillent tous au dermographe, et contribuent largement selon moi à faire grandir un style dont l’importance dans notre monde n’est plus à démontrer. Vous allez pouvoir juger de la diversité des touches, pourtant fortement inscrites dans la famille de ce qu’on appelle désormais le « Neo Japonais », terme dont je ne suis pas fan, mais qu’importe. C’est parti !

Par ordre alphabétique d’apparition à l’écran, je me dois de commencer par Gakkin. Sa renommée a depuis longtemps dépassé les frontières du Japon. C’est désormais un artiste majeur du « blackwork », ce courant qui repousse toujours plus loin les limites du noir et de l’amour de l’encre. Il tatoue exclusivement en free-hand, ce qui lui permet de s’adapter au mieux au corps de son client.

J’ai déjà eu l’occasion de parler de lui et de présenter son travail, mais je veux le redire ici, Gakkin semble convoquer toute l’imagerie traditionnelle de sa culture, et lui insuffler un nouveau but : s’unir avec les corps. Les mouvements et les placements de ses motifs sont au centre de sa démarche.

Je dois signaler à ce stade que je ne suis pas peu fier que cette dernière image soit un détail de ma propre jambe, dont voici une vue d’ensemble.

Enfin, sachez qu’il cherche de plus en plus à travailler sur des « body suit » où il repousse encore les limites de la composition. A bon entendeur !

Pour plus de ses travaux, je vous invite à consulter l’article que je lui avais consacré. Et nous nous tournons maintenant vers Nagoya, à la rencontre de Genko.

Genko est un artiste atypique. Lui aussi a su créer son propre style. Ici, on évolue dans la couleur. Le trait de Genko est un subtil mélange de traditionnel et de new school, si l’on peut dire. Un trait plus manga, des couleurs plus vives, des contours forts et marqués.

Ses aplats sont d’une grande précision, et il n’hésite pas à élaborer de grandes pièces aux compositions fouillées.

Comme tout grand artiste, il cherche toujours à explorer d’autres voies, et développe plusieurs projets où son contour va devenir le centre de la pièce. Fascinant.

Et nous concluons cette première partie avec Horikatsu (AKA Katsu), du studio Wild Monkey Tattoo à Hiroshima.

Katsu est un artiste qui tient en haute estime le travail du détail. Si le traditionnel japonais a toujours été enclin à inclure beaucoup d’éléments dans de grande compositions sur l’ensemble du corps, lui repousse encore la barre, libéré par l’utilisation de la machine, il en extrait toutes les possibilités.

Aussi à l’aise dans la couleur que le Noir et Gris, il multiplie les projets aux influences diverses. On trouvera des notes de Old School, des fonds plus clairs et mouvementés que le traditionnel, et des figures classiques du tatouage japonais se battant dans leurs volutes.

Pour conclure cette première partie, je voudrais signaler que ces tatoueurs, bien qu’éloignés, ne sont pas inaccessibles. Gakkin et Genko sont par exemple souvent en convention ou en guest en Europe ou aux USA. Je sais de source sure que Gakkin prévoit de passer beaucoup plus de temps à Londres par exemple, dans un avenir proche. Tous les 3 parlent anglais et ont beaucoup de clients occidentaux, alors n’hésitez pas à vous pencher sur leur travail, ne serait-ce que par amour de l’encre. Voici où vous pouvez les suivre le plus facilement :

Gakkin
Facebook : https://www.facebook.com/Gakkin-tattoo-374546572571680/
Instagram : @gakkinx

Genko
Facebook : https://www.facebook.com/genko.tattoo
Instagram : @genkotattooer

Katsu
Facebook : https://www.facebook.com/WildMonkeyTattoo
Instagram : @katsu_wildmonkey

Dans la partie 2 de cette sélection, nous irons à la rencontre de 4 autres artistes célèbres ou plus confidentiels. Gotch, Miyazo, Magu et Nissaco, et vous verrez encore bien des facettes du tatouage japonais alors restez dans le coin !

A propos de l'auteur

Passionné par le tatouage, la photo, et l’image en général, cet expatrié au Japon, diplômé d’Arts Plastiques repenti aime regarder le monde. Vous pouvez également retrouver ses articles tatouages sur son blog personnel Le Support et l'Encre son Instagram ou suivez-le sur Facebook pour toujours plus de tatouages

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4 Réponses

  1. cookiegrem

    Forcement il y’a Gakkin hein?! Je ne connaissait pas les autres, ou seulement de nom, et je dois dire que leur travail est époustouflant. Voir même inspirant…! Super article, même si ça la qualité devient habituelle chez vous. ^^

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    • Ondori

      Haha oui forcément il y a Gakkin :p Mais bon, c’est un des majeurs du pays alors de la région, tu penses!

      Merci pour les compliments, on s’applique! 🙂 🙂

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